Bill Gates is funding the “new GMO” lobby in Europe
March 29, 2021 at 6:14 am.,
Updated on March 31, 2021 at 09:04
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GMO
European Politics
Intensive exchanges with the European Commission — discussions, events “ scientists » -, some news working groups and other working groups… and above all 1.5 million dollars (1.3 million euros) paid by the American billionaire Bill Gates. lobbying for “ new GMO » – or from organizations “ new genome editing techniques » defenders prefer to say – hum in the heart of the European Union bodies. Large agrochemical firms and certain biotech researchers are eager to avoid regulation. GMO these organisms obtained by new biotechnological methods.
Reporter A series of documents released today by the European Observatory of Corporate Affairs analyzes the mechanics of this lobbying, which is as discreet as it is effective.CEO). The latter obtained them through formal procedures submitted to the European Commission and the governments of Belgium and Germany, based on transparency and freedom of information laws. L’NGO he called them “ Crispr files »named after the now popular genome editing method Crispr-Cas9 [1] and publishes a detailed analysis here. Reporterincluding other European media Der Spiegel in Germany, Free Belgium, Diario in spain Domani in Italy and USA Observehad access to them “ Crispr files » in the preview.
We know that Bill Gates paid a huge amount – 1.3 million euros through his Bill and Melinda Gates Foundation – to influence the political decision-making process. “ for dialogue with a wide range of European stakeholders on genome editing » At Re-Imagine Europa, a European think tank founded in 2018 by Valery Giscard d’Estaing. A few months after this review, the organization created a task force ad hoc, “ the Group of workers on sustainable agriculture and innovation »Carlos Moedas, former Commissioner for Research and Innovation, chairs. Its stated purpose: “ Work on how new technologies can help us achieve this vision of a new, more sustainable agricultural system. » But above all, he should act to have strict regulations in the European institutions GMO it does not apply to new technologies or more lightly.
- Le milliardaire Bill Gates a fourni 1,3 million d’euros pour la promotion des « nouveaux OGM », comme l’indique une page du site de sa fondation..
Un projet qui cadre avec celui du fondateur de Microsoft : « La Fondation Bill et Melinda Gates a dépensé plus de cinq milliards de dollars pour transformer les systèmes alimentaires en Afrique. Elle est également l’un des principaux investisseurs dans les entreprises de biotechnologie qui brevètent la vie et l’alimentation », pointe le groupe d’investigation américain US Right to know, qui documente le pouvoir d’influence du magnat. Or, les pays africains dans lesquels elle étend son influence regardent attentivement la législation européenne. D’où son intérêt à la faire évoluer.
Globalement, les « Crispr files » rassemblent des échanges de la Commission européenne, depuis 2018, sur cette question : lettres adressées par les défenseurs ou les pourfendeurs de ces nouvelles techniques, réunions, invitations à des colloques pro-biotechnologies, etc. La plupart des documents concernent la Direction générale Santé et sécurité alimentaire de la Commission (DG Santé), en charge des OGM. Un autre lot de documents consiste en un échange de courriels entre Epso (European plant science organisation), une association représentant à Bruxelles de nombreux instituts de recherche en biotechnologie, et des représentants de ministères européens. Ceux-ci sont invités à des réunions « informelles » où l’on discute de comment déréguler les organismes issus de « l’édition du génome » — nous y reviendrons précisément dans un deuxième article, publié demain.
Le but du lobbying : contourner la décision de la Cour de justice européenne
Ces documents montrent que l’agitation des lobbyistes a redoublé à Bruxelles à partir d’une date précise. Le 25 juillet 2018, la Cour de justice européenne décidait du sort de ces nouvelles techniques de modification du génome. Si la directive européenne sur les OGM de 2001 (directive 2001/18) laissait place à plusieurs interprétations concernant ces techniques, développées voire inventées après son adoption, la Cour fermait le débat : les nouvelles techniques de mutagenèse créent bel et bien des OGM et doivent donc souscrire aux mêmes obligations. Une victoire pour la tenace lutte citoyenne anti-OGM. Une douche froide pour l’agro-industrie, qui n’a jamais caché sa défiance à l’égard de la réglementation européenne. Ce cadre strict l’oblige à faire la preuve de l’innocuité de ses produits avant de les disséminer dans les champs et dans nos assiettes, et à étiqueter la présence d’OGM. Notons que ces règles n’ont pas empêché qu’une centaine d’OGM soient autorisés à l’importation sur le marché européen [2], especially soybeans for animal feed, mainly from Brazil and the United States.
“ This decision of the court of justice is a big stone in the feet of industrialists »concluded for Reporter Green MEP Benoit Biteau. “ The European Union has clearly included in its goals the reduction of pesticide use. the business model Companies like Bayer and others [le groupe chimique allemand] BASF so it will rely more on digitization of agriculture and more “new GMO“ »Nina Holland, who is responsible for the file, emphasizes “ Crispr files » Corporate for the European Observatory Association. One of the biggest interests of biotechnologies for the private sector is actually being able to patent living organisms and therefore royalties about their use.
- « Le business model de sociétés comme Bayer va de plus en plus reposer sur la numérisation de l’agriculture et les “nouveaux OGM“. »
Le lobbying exercé par le monde des biotechnologies a déjà obtenu un résultat : le Conseil de l’Union européenne (UE) a demandé à la Commission une étude sur les conséquences de la décision de la Cour de justice de l’UE de 2018. La Commission pourrait proposer des « mesures ». C’est donc une première porte ouverte à l’évolution de la réglementation. Le document est attendu fin avril au plus tard.
Les industriels se cachent derrière la science
L’offensive des industriels consiste à influer sur cette étude, et plus largement à faire tomber cette réglementation… sans rouvrir le débat public sur les OGM. Car le refus de la grande majorité des pays européens de cultiver des OGM reste un échec cuisant pour les firmes agrochimiques. Avec le géant de l’agrochimie Monsanto comme grand méchant loup, les partisans d’une forte réglementation des OGM avaient réussi à entraîner la société derrière eux au début des années 2000. Cette fois-ci, les grandes firmes ont tiré la leçon et avancent plus discrètement. Avec de nouveaux alliés.
Re-Imagine Europa, le groupe de réflexion financé par Bill Gates, en fait partie. Il a déjà fait preuve de son engagement en faveur des nouvelles biotechnologies en agriculture au cours de deux « salons » dédiés à l’édition du génome. Organisés en partenariat avec l’équipe scientifique qui conseille la Commission européenne, ils accueillent une majorité de fonctionnaires de Bruxelles. Parmi les participants, on retrouve aussi l’industrie avec Bayer ou BASF. Ces gros semenciers sont doublement représentés, car Euroseeds, l’organisation européenne qui représente les industriels du secteur à Bruxelles, est aussi présente.
Le monde de la recherche est aussi largement impliqué, à travers différentes associations scientifiques. Comme la All European Academies (Allea) qui regroupe certaines académies scientifiques européennes (mais aucune française). Elle est un des piliers de la task force nouvellement créée. Le troisième et dernier partenaire de cette dernière est un autre nouveau venu, le réseau scientifique EU-Sage. Sur son site web, il affiche représenter 134 instituts et sociétés des sciences végétales européens en faveur de politiques « qui permettent l’utilisation de l’édition du génome pour une utilisation durable l’agriculture ». À y regarder de plus près, il suffit qu’un chercheur d’un institut ait signé leur tribune pour que l’ensemble de l’institut soit récupéré, faisant ainsi croire que c’est tout l’organisme, et non pas un seul de ses employés, qui s’engage dans le réseau. Ainsi, le logo du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) trône sur la page des membres mais en réalité un seul scientifique a signé : Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS et pro-OGM très actif dans les médias. Contacté par Reporterre sur l’utilisation abusive de son logo, le CNRS a répondu qu’il « n’a pas pris position sur ce sujet [de la réglementation des nouveaux OGM], et entend demander le retrait de son logo sur le site de cette organisation ». L’Université libre de Bruxelles s’était également plainte dans un courrier de cette utilisation abusive de son nom [3]. However, it still appears as a fake on the organization’s website as of Friday, March 26.
« Les nouvelles tactiques de lobbying sont présentées comme dirigées par divers instituts universitaires ou de recherche en biotechnologie, mais les liens avec les intérêts des entreprises sont souvent évidents », note l’association CEO. Par exemple, l’institut flamand de biotechnologie, le VIB, comprend comme membres des représentants de nombreuses entreprises du secteur, comme Sanofi ou Bayer. Il a reçu en 2019 quasi 25 millions d’euros de l’industrie. Et il est la cheville ouvrière de la création du réseau EU-Sage… Dans le discours de toutes ces organisations, un refrain revient sans cesse : les décisions politiques doivent se « baser sur la science ». « La législation européenne sur les OGM ne reflète pas correctement les connaissances scientifiques, insiste une tribune de EU-Sage, signée par près de deux cents chercheurs européens. Des organismes qui ont subi les modifications du génome par sélection de précision et qui ne contiennent pas de gènes étrangers sont au moins aussi sûrs que s’ils étaient dérivés des techniques classiques de reproduction. » Un autre axe de travail retrouvé dans les différents documents est la création « d’un nouveau récit », revendiqué par Re-Imagine Europa. On peut ainsi lire dans le document de lancement de la task force que les nouvelles technologies pourraient permettre l’avènement « d’un nouveau système agricole plus durable », et plus précisément permettre la réduction des pesticides et l’adaptation au changement climatique. Promesses qui résonnent avec celles de la première génération d’OGM qui devait résoudre la faim dans le monde. Vingt ans plus tard, les OGM sont majoritairement des plantes résistantes au glyphosate, et servent surtout à produire de l’alimentation pour les animaux d’élevage. This hubbub, the NGO besides the organizations, organic farmers and peasant associations are also trying to make themselves heard. Hardly. According to the documents he obtained CEOAfter the appointment of the new European commissioners on 1, these organizations had a total of 7 interactions with the Commission.er December 2019. On the other hand, industry representatives and supporters are less regulation new GMO 19 interactions (correspondence, meetings, invitations of commission representatives to various events), that is, there were almost three times more. Exchanges are made with representatives of the United States or Canada, which are trying to open the European Union market more widely, mainly for all products obtained from genetically modified seeds grown there. If “ new GMO » exempted from existing regulations, “ health and environmental consequences will no longer be investigated (…). Biotech companies will not be required to provide methods to identify them. Tracking and product recall will be impossible »In a letter to the new president of the Commission, Ursula Von Der Leyen, this worries environmental organizations. In the documents sent to the Commission on the subject, we also find the opinion of the 2017 Haut Conseil des biotechnologies presented by France. The authority highlights the potential benefits of this new technique. And the risks: enabling rapid innovation, they can have implications “ functioning and dynamics of ecosystems » and create “ the added challenge of biodiversity adaptation », he warns. In other words: it is difficult to predict the consequences of their mass release “ new GMO » in nature. the opinion of HCB it also points to the risks associated with unintended effects when interfering with the genome. Autant de réserves qui n’empêchent pas la Direction générale Santé et sécurité alimentaire de la Commission de sembler très réceptive aux arguments des pro-« nouveaux OGM », voire de reprendre leur discours. « Les biotechnologies ont le potentiel pour rendre nos systèmes agricoles et alimentaires plus résilients et durables », indique ainsi une note de septembre 2019. Elle résume les messages que le commissaire à la santé de l’époque, Vytenis Andriukaitis devait porter lors d’une réunion avec Croplife International, le lobby des entreprises de pesticides et de biotechnologie à Bruxelles (parmi les membres, encore une fois : Bayer, Syngenta, BASF, etc.). « La société civile européenne est très méfiante à l’égard du génie génétique. Les gens parlent d’alimentation Frankeinstein et de risques pour l’environnement », déplore les auteurs de la note. Ils encouragent les entreprises à développer un discours sur les bénéfices de ces nouvelles biotechnologies, et à défendre leur cause auprès des dirigeants politiques. Même refrain dans un briefing avant une visite à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), en France, le même mois : les scientifiques sont invités à mettre en avant pourquoi ces nouvelles techniques « sont importantes pour les citoyens européens », et à « communiquer avec les politiques ». À l’inverse, l’inquiétude pointe dans le discours de la Commission, quand on lit le document de préparation d’une réunion entre la directrice de la DG Santé Anne Bucher avec Pascal Canfin, député européen fraichement élu et président de la Commission environnement du Parlement. Une « relation improductive sur la question des OGM » est soulignée, alors que les parlementaires se sont « opposés 37 fois à des autorisations » d’importations d’OGM, contre l’avis de la Commission. Les ONG craignent donc fortement que l’étude prévue pour la fin du mois d’avril prône une moindre régulation des « nouveaux OGM ». Une crainte étayée, selon elles, par une consultation organisée en mai 2020 par la Commission européenne, qui sert de base au rapport attendu fin avril. Elle a laissé la part belle à l’industrie, qui représentait 74 % des participants sélectionnés par la Commission, selon un rapport des Amis de la Terre Europe, contre seulement 14 % d’ONG représentantes de la société civile. L’association déplorait également que la consultation soit « secrète ». En effet, les réponses des participants ne seront rendues publiques qu’après la publication du rapport final. Une pratique « en contradiction avec les règles de la Commission elle-même », déplorait encore l’ONG. Reste qu’il ne suffit pas aux défenseurs des « nouveaux OGM » de convaincre la Commission européenne. Il faut aussi savoir jouer avec le fameux « trilogue » bruxellois, qui réunit les représentants de la Commission, du Conseil de l’UE et du Parlement lors de la phase finale d’élaboration des lois. Les parlementaires européens ont voté plus d’une cinquantaine de fois contre l’autorisation de certains OGM dans l’Union. Les États membres, de leur côté, n’ont jamais atteint une majorité qualifiée en faveur d’une autorisation d’importation d’OGM. Une façon de se délester des décisions sur un sujet controversé, puisque cela a systématiquement abouti à laisser le mot final à la Commission européenne, qui a toujours arbitré en faveur d’une ouverture du marché européen aux OGM. N’empêche, les documents obtenus par CEO montrent une activité de lobbying discrète et stratégique auprès des États membres les plus favorables aux nouvelles biotechnologies — dont la France — comme nous l’expliquons dans cet article.
Les ONG craignent que l’étude prévue pour fin avril prône une moindre régulation des « nouveaux OGM »